Etre peintre portraitiste est un alibi pour observer l’autre le décortiquer du regard; Je suis née à Paris, mais j’ai passé une bonne partie de mon enfance en Algérie. J’ai gardé l’éblouissement de la lumière et l’intensité des couleurs de ce pays. De là est venu mon désir de peindre, devenu
nécessité puis engagement.
J’ai étudié à l’école des Arts Appliqués de Paris puis aux Beaux-Arts de Paris. Je peins essentiellement des humains et me définis comme peintre portraitiste. Les gens que je peins, à échelle réelle ou plus grande encore, sur la toile ou sur le papier sont mes contemporains, ceux qui m’entourent, ceux auprès desquels je vis, ceux que j’admire, ceux que je croise, qui défendent, montrent, ou revendiquent quelque chose qui m’intéresse, que je partage. Ils témoignent d’une époque qui est la mienne. Je les observe et les mets en scène pour questionner à mon tour, dire mon engagement ou mon désaccord, lutter contre des idées ou les défendre. Parfois juste montrer, transmettre, établir un lien entre « regardé » et « regardant »….
Je me sens totalement appartenir à la société dans laquelle je suis immergée de gréé ou de force.
La place des femmes, la définition du couple, le genre, l’éthologie sont des thèmes récurrents de mon travail plastique.
Les protagonistes de mes peintures sont souvent des artistes (comédiens, peintres, danseurs, performeuses etc…) je ne refuse pas les autres mais c’est juste que je suis dans ce milieu et ils sont donc plus mes « quotidiens »
Le réalisme pictural me sert a être au plus près du « sujet » peint : je veux que l’on perçoive, en regardant la toile sa personnalité, sa singularité. J’ai l’ambition de le rendre «vivant » au regard du spectateur, je veux qu’il soit là , qu’il plaise ou qu’il dérange mais qu’il existe .
J’use aussi de la métaphore dans les scènes de mes peintures ;  souvent les animaux sont si intimes avec les humains qu’ils vont jusqu’à se confondre avec eux… 
La métaphore me permet aussi d’apporter de l’ironie, de décaler la lecture du signifiant .
Je travaille essentiellement dans mon atelier mais je pars aussi travailler dans d’autres lieux ,en résidences. Le voyage , l’itinérance sont indispensables à mon inspiration.

J’ai exposé en collectif ou solo à Amsterdam, Belgrade, Florence, Lyon, Madrid, Paris, Prague, Pise.

Maïtena BARRET